Le Paléolithique à Muides

Le Paléolithique final, qui succède au Paléolithique récent, est la période située entre environ 13 000 et 10 000 avant le présent dans nos régions.

Après les dernières glaciations du Paléolithique, le climat tend à se réchauffer et à devenir plus humide au cours de cette période. C’est la fin de ce qu’on appelle le Tardiglaciaire. Le paysage, de ce fait, change lui aussi. Les steppes disparaissent pour laisser place à une forêt tempérée clairsemée constituée de chêne, d’orme, de tilleul ou noisetier. Dans les régions où on trouvait jusqu’à présent de la toundra, ce sont des landes de pins et de bouleaux ou des marécages et des tourbières qui se développent. La mer remonte progressivement, sans atteindre pour autant le niveau actuel.

La faune elle aussi change. Le bison et le renne remontent vers le nord. L’ours brun, le cerf, l’élan, le sanglier, le chevreuil les remplacent dans ce climat plus tempéré, bien que toujours assez froid.

Les hommes vivent en plein air, ou se réfugient à l’entrée des grottes ou des abris sous roches. Ils sont encore nomades, suivant les troupeaux afin de pourvoir à leurs besoins alimentaires. Chasse, cueillette et pêche leur fournissent leur nourriture. Les moyens sont variés : harpons, lignes, cordes, nasses ou filets sont très employés pour la pêche. La chasse au petit gibier semble importante et les animaux à fourrure sont une proie toujours très prisée. Quant à la cueillette, les différentes fouilles ont permis de retrouver des noyaux de cerises, prunes, ainsi que des coques de noix, noisettes, glands, permettant d’avoir un bon aperçu de ce que les hommes du Paléolithique final pouvaient récolter.

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L’occupation du Paléolithique final de Muides-sur-Loire date de la fin de la période, soit vers 10 000 avant le présent (environ 8 000 avant notre ère). L’essentiel du matériel découvert, composé d’éléments lithiques, s’apparente à ce que l’on appelle le Belloisien, faciès technique que l’on retrouve dans le Sud-est de l’Angleterre (Long Blade assemblage) mais aussi dans le bassin de la Somme et à l’Ouest et au Sud du Bassin parisien.

L’occupation belloisienne de Muides sur Loire est une des plus méridionales. D’après l’étude de A. Hantaï (1997), cette industrie lithique est orientée vers la production de lames (39,5% de l’industrie retrouvée) dont l’utilisation était différée. Ainsi, les lames obtenues étaient mises de côté, voire emportées pour être utilisées dans un autre cadre, un autre lieu. Ceci explique le peu d’outils présents (seulement huit pour un total de 502 pièces) faits à partir de lames (cinq individus) ou de simples éclats (trois).

Les travaux de S. Deschamps (2002) ont mis en évidence la présence d’éléments rappelant l’Ahrensbourgien, groupe culturel que l’on retrouve au Nord de la France, et d’éléments du Laborien, que l’on connaît au Sud de la France. Certaines armatures appartiennent en effet à ces groupes. Un problème se pose alors : quelle population humaine a occupé le site de Muides à cette époque ? Des hommes issus de ces deux groupes se sont-ils succédé sur le site sans jamais se rencontrer ? S’agit-il d’un autre groupe humain dont les techniques sont empruntées à la fois aux Ahrensbourgiens et aux Laboriens ?

Légende : Outils belloisiens et laboriens du site de Muides. 1 et 3 : grattoirs ; 2 : éclat retouché ; 4 : lame retouchée ; 5 : « bec » ; 6 : lame tronquée ; 7 – 9 : armatures à dos rectiligne (Laborien) ; Extrait de Hantaï, 1997

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